Présentation thématique

 

Le temps de la publication scientifique

 

Mercredi 19 mars

 

9h30 – 11h00 : Table ronde « Publier la science face à l’évolution des données dans le temps »

 

La publication scientifique, horodatée, s’appuie sur des données qui sont de plus en plus souvent accessibles en ligne et qui continuent à évoluer dans le temps, après la parution des travaux. Cette double dynamique est au cœur du travail des chercheurs qui font paraître l’état de leurs recherches à un instant t, tout en sachant que les données sont vouées à être enrichies ou amendées et que les observations initiales seront peut-être amenées à changer. Parfois du tout au tout. Il n’est pas rare que plusieurs articles établissent des résultats qu’une monographie vient ensuite confirmer ou infirmer. Comment, au sein du processus éditorial, parvenir à prendre en compte ces données en constante évolution ? Dans cette première table ronde de la journée, une médiéviste et une juriste présenteront les défis que représente la publication dans ce contexte. Cet éclairage croisera celui d’une conservatrice des bibliothèques et spécialiste des données. Grâce à cette multiplicité des points de vue, les intervenants expliqueront, chacun à leur échelle, comment évolution des données et impératifs de publication peuvent être combinés.

 

Cette table ronde réunira Monica Brinzei, Françoise Curtit et Véronique Stoll. La modération sera assurée par Chloé Beaucamp.

 

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11h30 – 13h00 : Table ronde « Éditer après la publication »

 

Avec l’édition numérique, les demandes de correction ou de modification d’articles après parution sont devenues monnaie courante. Il peut s’agir de simples erreurs, de véritables évolutions liées à des controverses scientifiques, voire parfois de retraits. Pour les éditeurs, il n’est pas toujours aisé de se positionner et de savoir jusqu’où intervenir sur un texte déjà publié, en particulier dans les cas de contestation, car des questions de transparence et d’intégrité scientifique se posent. Dès lors, comment procéder ? Faut-il informer le lecteur de l’ensemble des modifications apportées à la version originale d’un article ? Comment rendre compte des débats suscités par une publication ? Quand faut-il lancer une procédure de rétractation ?

En réunissant plusieurs acteurs, chercheurs ou éditrices, confrontés dans le cadre de leur fonction à ces problématiques, la table ronde entend réfléchir avec les professionnels de l’édition en sciences humaines et sociales à la manière de prendre en charge la temporalité de la réception scientifique.

 

Cette table ronde réunira Boris Barbour, Lucia Candelise, Cédric Gaultier, Jean-Baptiste de Vathaire et Frédérique Bordignon. La modération sera assurée par Astrid Aschehoug.

 

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14h30 – 16h00 : Table ronde « Réédition, éditions augmentées, éditions critiques »

 

La publication des sciences humaines et sociales s’inscrit dans la durée, depuis la fin du XIXe siècle, créant non seulement une véritable stratification des travaux, mais aussi des pratiques éditoriales à travers le temps. Comment continuer à rendre accessibles les classiques des sciences humaines et sociales à un large lectorat et surtout en renouveler l’approche, en tenant compte de cette histoire longue ? Quel travail spécifique demande une réédition, une édition augmentée ou une édition critique ? Les possibilités offertes aux éditeurs sont multiples : proposer un nouveau format ou des écrits inédits ; offrir de riches introductions permettant de situer le contexte d’écriture et de réception d’un écrit, de le rendre lisible aux contemporains, y compris dans le cas de textes nécessitant des précautions ; retravailler entièrement l’appareil critique afin d’actualiser les références et l’état de la recherche, etc. Les partis pris varient selon la nature des textes, le positionnement de l’éditeur dans le champ des sciences sociales et le public visé.

Trois retours d’expérience, dans l’édition publique et privée, permettront de comprendre l’importance scientifique de ces projets qui affrontent l’historicité des textes et d’apprécier l’extrême diversité des réponses éditoriales possibles.

 

Cette table ronde réunira Eva Lelièvre, Catherine König-Pralong et Sophie de Closets. La modération sera assurée par Martine Rousso.

  

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16h30 – 18h00 : Table ronde « édition et multiplicité des versions »

 

Les éditeurs et les scientifiques sont quotidiennement confrontés à la présence en ligne de multiples versions d’un même article, que ce soit sous l’effet des incitations des tutelles à déposer des versions preprint dans les archives ouvertes ou à l’initiative des chercheurs qui mettent en ligne leurs textes sur des réseaux sociaux académiques privés, au risque de brouiller l’accès à la version définitive, expertisée scientifiquement par un comité de lecture, retravaillée par l’auteur, puis corrigée et maquettée par la rédaction d’une revue. Comment réagir face à cette évolution et cette diversité ? Comment lier les différentes versions d’une publication (preprint, version éditeur, etc.) ?

Une discussion croisée entre un chercheur, un responsable éditorial et un personnel des bibliothèques nous permettra de mieux appréhender ce nouveau phénomène étroitement lié à la mutation numérique des disciplines universitaires, et d’en comprendre les enjeux intellectuels et techniques.

 

Cette table ronde réunira Arthur Perret, Jean-Luc de Ochandiano et Clément Oury. La modération sera assurée par Étienne Anheim.

 

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Jeudi 20 mars

 

9h30 - 11h : Première séquence d’ateliers

11h30 - 13h00 : Seconde séquence d’ateliers

 
Atelier « Éthique et intégrité du texte. Réaliser une charte éthique pour ses publications » (salle 2.06)
 
À partir d’un document de travail proposé par la MSH Mondes, cet atelier participatif propose un retour sur la démarche de création d’une charte éthique pour une revue en sciences humaines et sociales. II vise à mieux connaître les enjeux de ces chartes (intégrité, transparence) et à  produire un document ressource pour la communauté éditoriale en SHS.
 
 
Cet atelier sera animé par Cécilia Monteiro (sous réserve) et David Rochefort.
 
 
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Atelier « Réimpressions et rééditions » (salle 1.06)
 

S’il est le signe d’un succès et d’une rencontre avec les lecteurs, l’épuisement d’un titre n’en est pas moins un moment décisif à anticiper. Au-delà des retirages à l’identique qui permettent d’éviter la rupture de stock, auteurs et éditeurs peuvent s’accorder sur l’opportunité de créer une autre version d’un ouvrage : nouvelles éditions, éditions revues, augmentées, mises à jour sont ainsi des formes usuelles de republication. Le temps court de la remise sous presse et le temps long de l’enrichissement de l’œuvre correspondent à des réalités éditoriales, réglementaires, économiques et commerciales bien distinctes. Avec des exemples tirés des catalogues de l’EHESS et du CTHS, l’atelier passera en revue les usages relatifs à ces deux opérations éditoriales, depuis la décision de lancement jusqu’à la réalisation du projet.

 
Cet atelier sera animé par Livia Foraison et David Simon.
 
 
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Atelier « Comment corriger ou modifier un texte après sa publication ? » (salle 1.17)
 

La diffusion des publications scientifiques au format numérique rend désormais assez facile l’apport de modifications et de corrections à un texte déjà publié. On pourrait penser qu’il suffit, « ni vu ni connu », de modifier quelques lignes ou quelques chiffres sur le HTML et de remplacer un PDF erroné par une version corrigée. Notre rôle d’éditeurs scientifiques cependant, dans un contexte de surinformation et de défiance croissante vis-à-vis des savoirs scientifiques, est de garantir au lecteur la fiabilité des contenus que nous publions. Mais concrètement, comment mettre en œuvre cette transparence ? Cet atelier sera l’occasion d’échanger sur nos pratiques de l’erratum, du corrigendum ou de la publication de versions modifiées, à l’ère du numérique.

 
Cet atelier sera animé par Wanda Romanowski.
 
 
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Atelier « Éditer dans l’urgence » (salle 3.06)
 
Quelles contraintes temporelles et structurelles pèsent sur l’édition scientifique publique ? Au cours de cet atelier, nous explorerons les différents paramètres à prendre en compte pour établir un calendrier de publication viable compte tenu de la chaîne éditoriale et de la diversité de ses acteurs. À la réception du manuscrit, quels sont les temps incompressibles sur lesquels il est impossible de rogner et quelles stratégies peuvent être mises en oeuvre pour accélérer ou gagner du temps dans le processus ? Comment faire en sorte de résister à lurgence ?
 
 
Cet atelier sera animé par Laurent Tournier et Mathilde Périvier.

  


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15h45-17h15 : Table ronde « Histoire européenne, histoire universelle », en collaboration avec le Festival Printemps des Humanités

 

Qu’est devenue l’histoire européenne après le « tournant global » des années 2000, s’interroge la revue Annales HSS en 2021 ? La mondialisation de l’historiographie a-t-elle marginalisé l’Europe, à la fois comme objet d’étude et comme sujet collectif de production du récit historique ?

 

L’histoire scientifique est née au XIXe siècle comme une histoire générale, mais s’est longtemps focalisée sur l’échelle nationale et continentale. Européanité et universalité allaient alors de pair. Au début du XXIe siècle, les coordonnées de la science historique ont totalement changé : dans quelle mesure existe-t-il aujourd’hui une universalité de l’histoire, et quelle place continue à y tenir l’Europe ? Ce problème, qui est à la fois intellectuel et éditorial, sera discuté par Klaus Oschema, historien, directeur de l’Institut historique allemand de Paris et auteur dans le numéro de 2021, et Clémence Peyran, éditrice de la revue, avec la modération d’Étienne Anheim, membre du comité de rédaction et historien.

 

Cette table ronde réunira Klaus Oschema et Clémence Peyran. La modération sera assurée par Étienne Anheim.

 

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